Question:
Je me pose une question à partir du célèbre verset de Romains 8: « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. » Comment un mal qui fait souffrir peut-il concourir au bien de quelqu’un ?
Réponse:
Il est vrai que ce verset a fait couler beaucoup d’encre, et que des gens bien intentionnés – mais qui ne souffrent guère – le citent souvent maladroitement à ceux qui sont dans la douleur. Personnellement, je ne le citerais qu’avec précaution, pour ne pas blesser une âme en détresse. Mais pourtant ce verset est parfaitement vrai!
Premièrement, il faut faire attention à la fin du verset: « … au bien de ceux qui aiment Dieu« . Or, beaucoup ne s’intéressent à Dieu que lorsque le malheur frappe, tout comme on ouvre un parapluie lorsqu’il pleut. Ils ne peuvent dire qu’ils aiment Dieu « de toute leur âme de tout leur coeur et de toutes leurs pensées… » Et pourtant, si dans le malheur, ils recherchent sincèrement Dieu, leur affliction tournera à leur salut.
Mais prenons plutôt le cas du chrétien qui est subitement confronté à une maladie grave, au deuil, ou autre problème douloureux. Sa première réaction est souvent la révolte: « Pourquoi Dieu permet-il… ? ». Ensuite: « Est-ce une punition ? Et pourquoi ? »
Il est vrai que Dieu fait parfois appel à la souffrance pour nous faire changer de voie, voir Hébreux 12.1-11 et qu’Il met parfois des obstacles insurmontables, pour nous obliger à crier à Lui. Il fait cela par amour, pour notre bien spirituel, pour nous faire progresser dans la vie chrétienne.
Mais, bien souvent, il ne semble y avoir aucune raison valable pour expliquer le malheur qui nous frappe. Il faut apprendre à admettre que « pour ceux qui aiment Dieu, il accomplit toutes choses ensemble pour le bien » (traduction littérale). Les choses elles-mêmes ne sont peut-être pas « bonnes et agréables » mais Dieu les utilise pour le bien ultime des croyants, parce que son but est de les amener à la perfection dans sa présence (voir Ep 1.4; 5.7; Col 1.22; Jud 24).
Cette idée est confirmée par le fait que Romains 8.28-39 traite de la sanctification du croyant. Vous trouverez à la fin de ce texte les commentaires de Matthew Henry sur les versets 28-31.
Mais pour en venir à l’application concrète de ces versets, il faut reconnaître que souvent nous ne savons pas – et ne saurons pas ici-bas – le POURQUOI de telles douleurs. Dans d’autres cas, cela apparaît au fil des années. Je pense à un couple qui n’a pu avoir d’enfants, mais qui a engendré des milliers d’enfants spirituels parmi la jeunesse dont ils se sont occupés. Je pense à Jony, devenue paraplégique à 17 ans, dont l’audience est mondiale – avez-vous lu ses livres ? Ils traitent en bonne partie de ce problème de la souffrance et je ne connais guère personne qui ait, autant qu’elle, le droit d’en parler avec autorité.
Mais comment pourrions-nous sonder la sagesse infiniment variée de Dieu ? (Ep 3.10). Parfois il n’y a rien à faire, sinon courber la tête et dire à Dieu que nous acceptons Sa volonté. Après tout, puisque nous l’appelons « Seigneur », nous devons accepter sa seigneurie sur nous !
Commentaires de Matthew Henry:
Versets 28-31 Il y a de nombreux bienfaits qui bonifient les âmes des saints. Toute la providence tend au bien spirituel de ceux qui aiment Dieu; en les séparant du péché, elle les amène plus près de Dieu, les sevrant du monde, et les rendant aptes à aller au Ciel. Quand les saints agissent hors de ce caractère, des corrections seront employées pour les y ramener. Et ici nous trouvons l’ordre des causes de notre salut, une chaîne d’or, qui ne peut pas être brisée.
1. « Ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils ». Tous ceux que Dieu a désignés pour la gloire et le bonheur comme fin, il les a destinés à la grâce et à la sainteté comme chemin. L’Humanité entière a mérité la destruction; mais pour des raisons qui ne nous sont pas parfaitement connues, Dieu a déterminé d’en retrouver quelques-uns par la régénération et le pouvoir de sa grâce. Il a prédestiné, ou décrété par avance, qu’ils doivent être conformes à l’image de son Fils. Dans cette vie ils sont en partie renouvelés, et marchent dans ses pas.
2. « Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ». C’est un appel efficace, depuis le moi-même et la terre jusqu’à Dieu, et Christ, et le Ciel, comme notre fin; depuis le péché et la vanité jusqu’à la grâce et la sainteté, comme notre chemin. C’est l’appel de l’Evangile. L’amour de Dieu, régnant dans les coeurs de ceux qui jadis étaient ses ennemis, prouve qu’ils ont été appelés selon son dessein.
3. « Ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ». Aucun n’est justifié s’il n’a été effectivement appelé. Ceux qui résistent à l’appel de l’Evangile demeurent sous la culpabilité et la colère.
4. « Ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés ». Le pouvoir de la corruption étant brisé dans la vocation efficace, et la culpabilité du péché enlevée dans la justification, rien ne peut s’interposer entre cette âme et la gloire. C’est un encouragement pour notre foi et notre espérance; en ce qui concerne Dieu, ses voies et son oeuvre sont parfaites. L’apôtre parle comme quelqu’un qui est émerveillé, confondu d’admiration, étonné par la hauteur, la profondeur, la longueur et la largeur, de l’amour de Christ, qui surpassent toute connaissance. Le plus nous en savons sur les autres choses, le moins nous pouvons en être étonnés; mais le plus loin que nous sommes conduits dans les mystères de l’Evangile, le plus nous en sommes affectés.
Tant que Dieu est pour nous et nous garde dans son amour, nous pouvons avec une sainte hardiesse défier tous les pouvoirs des ténèbres.
Enseignement Samuel Lüthert
Cellule Com AJCAN